J’ai eu envie de voir la nuit pour elle-même. Je l'ai cherchée loin des lumières des villes, les nuits de pleine lune.
Au détour d’un chemin, bifurquant sur une route déserte dans une atmosphère hivernale et lumineuse, j’ai réalisé à quel point le monde se retourne comme un gant la nuit, bouleversant les perceptions d’espace et de temps, et le cours des pensées. Après l'expérimentation des turbulences nocturnes, la découverte de ce monde parallèle en apesanteur m’a apporté un étrange soulagement : j’ai pris conscience que cet endroit - l’autre côté de la nuit - était à portée de main depuis toujours, et qu’il me rappelait ce moment de la prime enfance où le temps n’existe pas.

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